Les hommes
Depuis des années, Claude et Jean-Luc Bohler rêvaient d’acquérir un petit vignoble, d’y faire un vin authentique, un vin de terroir.
Lorsqu’en 1995, après deux années de recherches infructueuses, ils descendent de Minerve vers la plaine et découvrent le « paysage » du domaine de Cantaussel, le calme, la beauté, le caractère minéral et l’harmonie du lieu les subjuguent.
Sa topographie, son sol et la modeste superficie de ces vignes (10 ha), achèvent de les convaincre. Le Domaine de Cantaussel est en vente, ils se poseront ici !
Le lieu
Cet antique domaine est situé sur le « petit causse », à moyenne altitude (300 m), isolé dans un environnement de garrigue, à quelques kilomètres au nord de Siran, aux confins ouest du département de l’Hérault.
Le sol est constitué de sédiments d’érosion calcaire qui se sont amassés dans une combe évasée, orientée nord-sud. Cette veine de terre pauvre, de même que la roche mère qui la porte, sont en forte pente.
La lutte permanente contre l’érosion a amené les anciens à établir, partout où les coteaux étaient trop pentus, des terrasses retenues par des enrochements et des murets de pierre sèche patiemment assemblés au fil des siècles.
C’est là que se sont établies naguère, vivant de polyculture, trois familles paysannes dont témoignent des mas datés des années 1700, une bergerie, une écurie, une aire de battage, un four à pain, une vieille oliveraie…
Mais l’histoire du lieu est bien plus ancienne si l’on en croit les vestiges d’un oppidum gallo-romain situé sur le domaine, au sommet du Pic St Martin, et plusieurs dolmens sur le causse alentour.
La vie
Autrefois Cantaussel ne produisait qu’un peu de vin à usage familial. L’ancien propriétaire lui-même avait abandonné cette activité et vendait son raisin en coopérative.
Il n’existait pas de véritable chai, les installations étaient rudimentaires et obsolètes.
Qu’importe ! Claude et Jean-Luc Bohler décident de créer un chai moderne, selon le principe de la vinification par gravité. La conception en est confiée à l’architecte de cave Marcel Roger qui réussit le tour de force de réaliser ce projet en moins de six mois.
Le chai sera en grande partie souterrain, taillé dans le roc, le niveau supérieur de plain-pied avec les vignes. Il sera opérationnel dès les premières vendanges, en septembre 1996. Puis il a fallu restructurer patiemment le vignoble pour en extraire le meilleur qui soit, comprendre son caractère, ses secrets et ses attentes.
Tendre toujours vers la qualité, les petits rendements, le respect du sol, de la vigne et de l’environnement. Apprendre aussi, peu à peu, le pays, son climat, son caractère et ses gens. Se relever des orages catastrophiques de 1999, réparer sols et murets. Devenir vignerons enfin.
